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Rina Ralay-Ranaivo, “Ici, la limite du royaume est la mer”

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Par Raoto Andriamanambe I Photographie. Fabio Thierry Andriamiarintsoa

Avec l’exposition « Ici, la limite du royaume est la mer », Rina Ralay-Ranaivo a signé une rétrospective monumentale sur l’art contemporain malgache. C’est dans son antre, la salle de cinéma de l’Institut Français de Madagascar (IFM), que Rina Ralay-Ranaivo nous accueille. Bien amarré sur les chaises rouges – devenues mythiques – l’artiste nous dévoile un pan de son travail et de son être avec son phrasé rapide. Toujours actif, volubile, il est à l’image de ses oeuvres.

 

Indigo. Qui êtes-vous Rina Ralay-Ranaivo ?

Rina Ralay-Ranaivo. Je suis un artiste, et depuis dix ans (j’avais alors vingt et un ans), je suis en charge de la programmation au sein de l’Institut Français de Madagascar (IFM). J’ai donc un pied dans l’artistique et un autre dans l’ingénierie culturelle. Auparavant j’avais travaillé comme journaliste culturel pour La Gazette de la Grande Île.

 

I. Comment ce travail a-t-il éveillé votre sens artistique ?

RRR. J’étais confronté à plusieurs formes d’expressions artistiques et contemporaines et l’envie de m’exprimer est venue tout naturellement. J’ai commencé par la vidéo et les images mobiles. J’ai débuté en réalisant un court-métrage qui me tenait à coeur : « Rompre le silence. » Ce premier projet a été repéré par Joël Andrianomoarisoa, un ami, qui est aussi un artiste. D’ailleurs, il m’a encouragé à suivre ma voie. J’ai continué sans avoir beaucoup de prétention mais avec l’envie de m’exprimer. J’ai réalisé une seconde vidéo. Puis, Joël a eu un projet, et il me l’a proposé. Il m’a dit « Ta façon de faire les choses et ta posture m’intéressent. » Il m’a proposé de faire partie d’un projet qui regroupait Madagascar, Le Cameroun et Haïti. Nous sommes allés dans ces pays pour rencontrer d’autres artistes, pour faire des résidences et pour travailler ensemble. D’autres personnes, d’ici et d’ailleurs, m’ont contacté pour me proposer des projets. C’est grâce à tout cela que j’ai continué sur cette voie.

 

I. Comment qualifierez-vous votre art ?

RRR. C’est un travail artistique que je qualifierai d’assez fragile, dans le sens où je parle énormément de poésie, de sentiment, de choses très légères et très fragiles, que j’essaie de protéger. J’ai eu la chance d’avoir rencontré des gens qui ont compris les enjeux de ce travail et qui ont pu le placer dans de bons endroits.