« Instantanés de Résilience »
Une rencontre, une fusion artistique
Qu’elle soit présentée comme un instinct inné ou en instantanée « la résilience » est le propre de tout être qui a soif de survivre. Parmi eux, les artistes ; certainement la couche de la société malgache à être la plus impactée par la crise sanitaire. Et pourtant, obnubilés par leurs arts, dans leurs bulles créatrices, on ne les entend pas hurler à l’encontre de cette société qui fait fi de ne pas considérer leur situation. Ils créent, se recréent pour offrir au monde, le « beau », « l’art ».
C’est dans cet esprit de renouveau, de création et d’endurance que Nantenaina Fifaliana et Inès Ramerison se sont associés pour l’exposition « Instantanés de Résilience » qui débutera ce 20 novembre jusqu’au 16 janvier 2021 à Asàra, qui se situe à l’immeuble Atrium Ankorondrano. Issue d’une collaboration dont la genèse remonte à 2019 ; cette exposition est la rencontre idéale entre la Force et l’Eclat.
Nantenaina Fifaliana
Le mot « force » a été associé à Nantenaina Fifaliana. Bien que son physique ne détonne pas à cette qualification, c’est un mot certainement choisi pour la nature de ses œuvres qui rappelle cette capacité extraordinaire qu’a l’humain à s’adapter et triompher artistiquement. « Une force extraite des failles » comme il l’affirme si bien en expliquant son approche artistique, Nantenaina Fifaliana tout en soulignant : « je voulais raconter dans mes photos la résilience de ceux qui ont perdu quelque chose dans cette vague de consommation, que ce soit seul ou ensemble, on passe tous par ce processus de guérison ». Influencé par Sebastião Salgado, Larry Clark ou encore Nobuyoshi Araki ; photographe et réalisateur (1er Prix aux Rencontres du Film Documentaire l’Océan Indien en 2015) ; Nantenaina Fifaliana est un aventurier qui a fait de la photographie et le cinéma son terrain de jeu.
Inès Ramerison
D’une beauté éclatante, comme pour le cas de son homologue le terme « éclat » a été associé à Inès Ramerison pour des raisons plus profondes que son apparence physique. La plasticienne a obtenu le prix jeune création Paritana en 2018 avec ses œuvres dans lesquelles elle associe souvent la photographie et la peinture. Elle a pris part à cette aventure car elle aime « …l’idée de la fragilité, des imperfections qu’on ne cache pas, de la reconstruction et du désir de devenir meilleur ». Ayant plus d’une corde dans son arc, Inès Ramerison est également une aventurière née. Malgré son jeune âge, elle a déjà pu expérimenter et recréer le monde en n’obéissant qu’à son fibre créatrice.
Asàr’Art
Asàr’Art présente cette exposition proposée et accompagnée par Ihoby Rabarijohn à Asàra, immeuble Atrium Ankorondrano du 20 novembre 2020 au 16 janvier 2021. Asàra a été imaginée comme un lieu de vie qui propose des sélections d’artisanat d’art, des mets naturels et délicats dans sa partie restauration, un espace pour la lecture mais aussi pour des événements culturels. Toujours suivant ce concept, « Asàr’Art » veut mettre la lumière sur l’art visuel et les plasticiens locaux. « Asàr’Art » souhaiterait également être un rendez-vous artistique régulier. L’Instantanés Résilience sera donc la première d’une longue série.
Yanne Lomelle