The Bunker Rats
Ça rock aussi à Maurice !
Par Jenilaine Moonean - Photos. Nico & DR
Les Bunker Rats fêtent cette année leurs dix ans sur la scène rock mauricienne. Ce quintet électrique, labellisé « alternatif » tient bon contre vents et marées et se proclame l’héritier des grands groupes des années 1970 à aujourd’hui. Après le succès de leur premier album « Kept Me Waiting » en 2015, ils travaillent actuellement sur un deuxième opus qui sera précédé d’un single en créole. Du rock en créole, une première à Maurice !
Ils sont cinq, jeans et Perfecto, la petite trentaine en moyenne. Mike Fekno, Pat, Benyo, Brad et Jenna Sky, la fille aux lunettes à la Nana Mouskouri. Mais toute ressemblance s’arrête là, pas de « Pa-ram-pam-pam-pam » en ce qui les concerne ! Les Bunker Rats défendent, au contraire, un style de musique qui se veut en rupture avec la variété internationale, même si à bien regarder les Bono ou les Sting d’aujourd’hui, on se demande si cela est encore soutenable ! Ce bon vieux rock plein de larsens et d’électricité, qu’on nous annonce pour mort chaque année, enterré par l’electro, le hip hop, le RnB, mais qui renaît immanquablement de ses cendres à chaque génération nouvelle. Un courant néanmoins marginal à l’île Maurice, pas franchement dans la tradition « afro » ou « orientale » et donc suspect à plus d’un égard.
« Faire du rock à Maurice, c’est toujours associé à la drogue, à la violence, à des trucs déviants. De ce côté-là, les mentalités ne bougent pas beaucoup. Si nous n’avions pas ce noyau dur de fans qui croit en nous et qui nous soutient en toutes circonstances, je ne sais pas si on aurait pu tenir dix ans comme on l’a fait », soupire Mike Fekno, le leader du groupe, présentement en train de réaccorder sa guitare entre deux séances d’enregistrement. La formation travaille actuellement sur son deuxième album, après Kept Me Waiting en 2015, et est sur le point de lancer son tout premier single en créole… une première à Maurice ! « Il n’y a pas de plates-formes, pas de facilités, rien n’est fait pour promouvoir le Rock à Maurice. Nous n’avons pas de grands festivals, comme c’est le cas à l’étranger. Prenez La Réunion pour exemple, il y a un monde de différence avec nous », fulmine-t-il.
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