H’Omba ou le Hip Hop autrement
Par Yanne Lomelle
Vendredi et samedi derniers, l’Institut Français d’Antananarivo a été l’hôte des premières présentations de la nouvelle pièce de danse de la compagnie Up the Rap qui s’intitule « H’Omba ».
H’Omba ou le chemin vers l’avenir est le tableau sans retouche de la réalité du pays. En artistes engagés, les membres de la compagnie Up The Rap ont voulu attirer la conscience de leurs concitoyens sur la situation politique, économique et culturelle du pays. Celui qui ne connait pas son histoire est effectivement voué à répéter les erreurs du passé. « La question se pose effectivement. Si telle est la réalité de l’île, quel avenir peut-on espérer face à tous ces chamboulements ? », a soulevé Luc Rehava.
Durant les 50 minutes qu’a duré le spectacle, les cinq danseurs de la compagnie Up the Rap ont dépeint la violence du contexte politique malgache, allant du nomadisme politique à la guerre de pouvoir menée par une caste politique mitigée, le tout avec une note d’humour. Les premières représentations de l’IFM ont été accueillies dans une ambiance de fou rire, d’étonnement et de découverte.
Hommage à Rudi Rehava
Entre le hip hop et les danses traditionnelles malgaches, H’Omba est un mix dont personne ne soupçonnait la possibilité mais qui a donné un résultat probant. A travers H’Omba, la compagnie Up the Rap fait preuve d’une originalité sans précédent, base de son succès depuis 20 ans.
Portant la signature des frères Rehava, H’Omba est aussi un hommage à Rudi Rehava, co-fondateur de la compagnie Up the Rap. Fauché par la mort en novembre 2017, Rudi Rehava, qui a consacré les 40 années de son passage sur terre à la danse, a laissé H’Omba en ultime héritage à sa troupe. Cette nouvelle pièce porte sa signature et celle de son frère aîné Luc Rehava.