Zen : un artiste multifacette qui anime Mahajanga
Par Yanne Lomelle
Zenoulabidine Ben Ahmada est un artiste complet qui navigue entre deux amours artistiques : la danse et la poésie. Zen de son nom de scène a bel et bien prouvé que les triangles amoureux peuvent aboutir à une relation harmonieuse. C’est aussi l’un des piliers du slam à Mahajanga.
Amour et poésie
Après trois participations au « Slam National », organisé par Madagaslam comme représentant de la ville de Mahajanga, Zen a remporté le titre de champion en 2015. Il a porté bien haut le fanion de la Grande île lors de la Coupe du monde du slam, en 2016. Dans un grand Baudelaire, inspires puis Shakespeare/ Car je t’emmène dans un monde de délire, ici ce n’est pas le paradis je t’assure/ C’est mon jardin Socrate/ Je passe mon temps à jouer aux Aristote-crate.
Cet extrait de son texte lors de la compétition du Slam national en 2015 est à l’image de sa plume : une poésie lyrique, avec une note d’humour, accessible à tous. Comme la plupart des jeunes poètes malgaches, ses thèmes de prédilections sont l’amour et la jeunesse. Après avoir représenté Madagascar lors la Coupe du monde du slam, Zen a acquis de l’expérience et tient à partager ses acquis avec les amateurs de la discipline. « Lors ma première participation au Slam National, j’avais oublié mon texte et j’étais descendu de la scène bredouille. Mais je suis revenu l’année d’après plus confiant que jamais », a-t-il confié.
Alors on danse !
Même sur une scène slam, Zen a toujours mis en exergue son côté de performeur danseur à travers ses expressions corporelles dont lui seul a le secret. A la tête d’un collectif de danseurs dénommé « nigga’s », Zen consacre autant d’énergie dans la pratique de la dance urbaine que de la poésie. Composé essentiellement de jeune, nigga’s» ne recule pas devant les problèmes de moyens pour vivre à fond leur passion. « Quand nous n’avons pas le moyen de louer des salles de répétition, nous nous entrainons en plein air. Mahajanga nous offre cette alternative » a souligné Zen.
Désireux de partager cet amour aux autres jeunes de la ville, avec des amis danseurs, il a créé le Ganjama Skool qui dispense des cours de danse urbaine aux jeunes majungais. La tenue du « Dih’Hop 2 Festival » au gymnase couvert de Mahajanga ce vendredi 29 juin organisé par Zen et ses acolytes est la consécration de l’adage qui dit « quand on veut on peut ».